Brion Gysin (1914-1986) * La Machine à rêver * Ondes alpha : les éléments d'Henry Corbin







Brion Gysin (1914-1986)

Peintre et écrivain américain, de mère canadienne et de père suisse. Il réside à Paris à partir de 1934 où il fréquente le groupe surréaliste. Il en est exclu violemment par Breton pour homosexualité à l'occasion d'une exposition collective.

Gysin s'installe à New York pendant la guerre, se consacre à la peinture, à l'histoire, écrit la biographie de l'Oncle Tom et une histoire de l'esclavage au Canada. Il reçoit une des premières bourses Fulbright et part pour la France.

Il part en vacances au Maroc avec Paul Bowles , y voyage avec celui-ci, et décide de s'installer à Tanger où il ouvre un restaurant "Les Mille et Unes Nuits" , avec les musiciens de Jajouka.

Il y rencontre Burroughs, qu'il retrouve à Paris en 1959. Ils commencent leur collaboration littéraire au Beat Hotel. Gysin met au point la Machine à rêver en collaboration avec Ian Sommerville, découvre les possibilités de la technique des cut-ups en littérature et expérimente les permutations.

Il retourne à Tanger entre 1965 et 1968 pour écrire "The Process" ("Désert Dévorant" - Flammarion). Entre 1970 et 1973, Brion Gysin rédige le scénario de "The Naked Lunch", puis de retour à Paris, commence son second roman "Beat Museum -Bardo Hotel".

Parallèlement à son œuvre littéraire, Brion Gysin a poursuivi ses recherches picturales. Après ses mésaventures avec le groupe surréaliste, il exécute des peintures décalcomaniaques de paysages aériens.

A partir de 1943, Gysin apprend le japonais et découvre l'art de la peinture calligraphique : il s'initie à l'écriture arabe au Maroc, et, à partir de ces deux façons d'associer la lettre et la peinture, Gysin en vient à concevoir des toiles calligraphiques qui refusent l'espace occidental.

En 1964, Gysin fait une exposition personnelle à Tanger, présentée par William Burroughs . Les grilles de Brion Gysin, qui combinent l'horizontalité de la graphie arabe et la verticalité de l'écriture japonaise, servent souvent de support à ses propres textes ou à ceux de William Burroughs, comme dans "The Third Mind" ("Le Tiers Esprit" : Flammarion).

Dans les années 80, il se consacre à la musique et à la peinture, enregistre plusieurs disques avec Ramuntcho Matta, le fils du peintre surréaliste chilien. En 1982, il participe avec celui-ci à la Final Académie à Londres, organisée autour de lui et William Burroughs par Roger Ely et qui s'étale sur 4 soirées.

Il fait partie de Polyphonix avec Jean-Jacques Lebel , et participe au Printemps de Bourges en 1984 avec William Burroughs.

Décoré de l'ordre de Chevalier des Arts et Lettres en 1985.

Décédé le 16 Juillet 1986 dans son appartement à Paris, suite à un cancer du poumon. Il lègue ses œuvres à la Fondation de France et ses archives sonores à Ramuntcho Matta, qui continue de les publier.

(Ces éléments proviennent pour une grande part de "Burroughs" par Gérard Georges Lemaire, 2d. Artefact).






La machine à rêver



Inventée en 1969 par l'occultiste et inventeur de la méthode des cut-ups, Brion Gysin, en collaboration avec le mathématicien Ian Sommerville, la Machine à rêver est la première machine crée par l'homme à optimiser la connexion nerf optique - REM..

Dans le passé, Nostradamus était familier des flash lumineux sur les paupières closes; il se tenait en haut d'une tour et pronostiquait des oracles pour Catherine de Médicis, qui en faisait des interprétations politiques. Pierre le Grand avait aussi un sorcier en haut d'une tour qui procédait de la même façon.

La Machine à rêver provoque une mobilité psychique et corticale, et rend ses utilisateurs capables de comprendre ce que d'autres tentent désespérément d'occulter.

On peut obtenir les mêmes effets avec les lunettes en 3 dimensions (voir catalogue), utilisées dans les centres de relaxation.

Elle permet d'arrêter le discours intérieur et d'accéder instantanément au silence intérieur, comme à travers la pratique de la méditation.

Attention : l'usage de la Machine à rêver est déconseillé aux personnes souffrant d'épilepsie, chez qui elle peut déclencher des crises , de même que les stroboscopes, les téléviseurs ou les ordinateurs.











Ondes alpha : les éléments d'Henry Corbin



Les effets de la Machine à rêver ont été décrits en détail au cours du XX° siècle par Henry Corbin qui a rassemblé les données de théosophes du moyen âge dans son livre "L'Homme de Lumière dans le soufisme iranien". En ligne en anglais à The Man of Light in Iranian Sufism Part 1 and Part 2, (Scribd) 1994, trans. N. Pearson, Omega Publication, New Lebabon NY.

La vision de ces photismes lumineux y est associée au développement de l'organisme subtil, le corps de résurrection:

"La physiologie de l'homme de lumière, dont la croissance s'accompagne de photismes colorés ayant chacun une signification mystique précise, est solidaire d'une doctrine générale des couleurs et de l'expérience même de la couleur."(p. 22)

"Il semble que Najmodidîn Kobra soit le premier d'entre les maîtres du soufisme à avoir fixé son attention sur les phénomènes de couleur, les photismes colorés, que le mystique peut percevoir au cours de ses états spirituels. Ces lumières colorées, il s'est attaché à les décrire et à les interpréter en tant qu'indices révélateurs de l'état du mystique et de son degré d'avancement spirituel. Quelques-uns des plus grands maîtres du soufisme iranien issus de cette école d'Asie centrale, notamment Najm Dâyeh Razï, son disciple direct, et Alâoddawleh Semnani qui suit sa tarîqat (itinéraire mystique), ont à leur tour illustré cette méthode expérimentale de contrôle spirituel, laquelle implique en même temps une valorisation du symbolisme des couleurs et de leurs mutations...

Il ne s'agit pas de perceptions physiques; à plusieurs reprises, Najm Kobrâ fait allusion à ces lumières colorées comme à quelque chose que l'on voit "en fermant les yeux". Il s'agit de quelque chose qui ressortit à la perception d'une aura. Il y a, certes, affinité et correspondance entre couleurs physiques et couleurs auriques (ou aurales, "aurorales"), en ce sens que les couleurs physiques possèdent elles-mêmes une quantité morale et spirituelle à laquelle correspond, "avec laquelle symbolise", ce qu'exprime l'aura. C'est précisément cette correspondance, ce symbolisme, qui permet à un maître spirituel de disposer d'un moyen de contrôle par lequel discriminer ces perceptions suprasensibles de ce que nous appellerions aujourd'hui des "hallucinations". Techniquement, il convient de parler d'une aperception visionnaire. Le phénomène qui lui correspond est un phénomène premier et primaire, irréductible à quelque chose d'autre, aussi irréductible que peut l'être la perception d'un son ou d'une couleur physique. Quant à l'organe de cette aperception visionnaire et quant au mode d'être en fonction duquel elle est possible, ces thèmes ressortissent précisément à la "physiologie de l'homme de lumière", dont la croissance sera marquée par l'éclosion de ce que Najm Kobrâ désigne comme "les sens du suprasensible". (p. 72, 73)

"Désormais les réalités spirituelles se montrent à lui (au mystique) dans les couleurs, parce que désormais est fixé le synchronisme entre les couleurs et la vision intérieure." (p.92) "La perception des photismes colorés coïncide avec l'entrée en activité de ces sens du suprasensible, les organes de l'homme de lumière, "parcelle de lumière divine"... Chacun des sens transmués en "sens suprasensibles", ou plutôt chacun des organes subtils de lumière qui sont les homologues des sens physiques, s'annonce par une lumière qui lui est propre. C'est ainsi qu'il y a une lumière de la langue, une lumière de l'ouïe, etc. Cependant ces dernières ne se présentent pas encore sous l'aspect de ces figures géométriques si caractéristiques de certaines visualisations de Najm Kobrâ, telles que sont les cercles qui manifestent le visage, au stade final du pèlerinage mystique." (p. 93, 94).

Concernant la perception inhérente à la vision intérieure, Henry Corbin nous en dit ceci : "Cette perception s'effectue par les facultés suprasensibles ou organes de la physiologie subtile du "clairvoyant", lesquels, à chaque génération, sont impartis à un petit groupe d'humains. A la différence de Semnani qui comptera sept organes subtils ou latifâ, Najm Razi n'en compte que cinq : l'intellect, le cœur, l'esprit, la surconscience et l'arcanum ou transconscience. Chacune de ces facultés suprasensibles perçoit son propre monde; c'est pourquoi on parlera de dévoilement à l'intellect (la plupart des philosophes ne sont pas allés au delà); dévoilement du coeur (vision des diverses lumières colorées); dévoilement de l'esprit (assomptions célestes, visions d'anges, perceptions du passé et de l'avenir en leur état permanent); dévoilement enfin à la surconscience et à l'arcanum. Là, "le temps et l'espace de l'Au-delà" se montrent : ce qui était vu de ce côté-ci, est vu de par l'autre côté. Et tous ces organes sont intermédiaires les uns à l'égard des autres, chacun transmettant à son suivant ce qui lui est dispensé et dévoilé, et son suivant le reçoit sous la forme qui lui est propre; plus le mystique progresse dans ces sept degrés du cœur en conformant son être aux moribus divinis, plus se multiplient pour lui ces dévoilements." (p.120).



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